Proposition d'écriture : "autour du premier janvier"
Et si vous vous y essayiez
autour du premier janvier
almanach ou confidence...
dans le style qui vous plait
Almanach
Du syriaque « al’manah » l’an prochain
Janvier
Les jours souris
Grignotent
Les nuits biscuits
Février
Les pierres
Se fendent
La gueule
Mars
Narcisses
Font de l’œil
Au soleil
Avril
Les cerisiers
En fleur
Quel bonheur !
En mai
Fait-on encore
Ce qui nous plaît
Juin
Ah le parfum
Du foin
Sur les chemins
Juillet le 14
Révolution
Prenons
Les bourses
Août coûte
Cher au patronat
Tous ces congés
A payer
Septembre
Hirondelles
Vos papiers !
Octobre
Maraude
Au verger
Au vert citoyen
Novembre je
Tremble
Pourquoi
Te déshabilles-tu ?
Décembre
Les noires souris
Grignotent
Les jours biscuits
Et c’est déjà fini !
ou confidence
Où est le temps
Où le nouvel an
S’épanchait tel un serpentin
Se répandait nappe de lumière
Croissante
Sur une part de nivôse
Jusqu’au mitan de pluviôse
On l’appelait avec un goût de miel
Au fond de la bouche
Une once de gourmandise
La cinquième saison
C’était un temps incontournable de l’année
Un moment de douceur
Gaufres vin chaud café fumant
Strinns wafres ritas
Comme on disait dans les chaumières
Autour d’une tranquille anguille Yser
On étrennait de foyer en foyer
Une guirlande de baisers s’allumait
« Bonne année bonne année !
Chantait-on à la ronde enjouée
Visites des voisins
Bien plus que de courtoisie
Chacune chacun participaient
De son refrain chaleureux ;
A la communauté
On communiait sans soutane
Ni litanies ni morale
Entre femmes enfants et hommes
On veillait un peu tard
On sortait parfois les cartes
Mais l’avenir était tout tracé
La terre nourricière était au repos
Après l’inestimable récolte
Dans le blé la nielle avait droit de cité
La fière et folle avoine
Dominait la craquante domestiquée
Les souris par dizaines
Nicheraient bientôt dans le lin
Qui nous ferait tousser
Sous le monte et baisse
De l’index
Dans la corbeille on poussait
Le bon grain et écartait l’ivraie
Après le profond labour
Et l’âpre labeur
On s’exerçait à la douillette lenteur.
Ces retrouvailles au coin du poêle
Ont fait long feu
Aujourd’hui la fête
En une seule nuit pluvieuse s’achève bâclée
Où sont passées les neiges d’antan
La glace et la danse des cygnes
Sur les étangs glacés
Mais sans doute enjolivai-je le passé
Avait-il quelque chose de radieux
Quelques souvenirs d’enfance peut-être
Et puis ce regard noir aujourd’hui
Sur la covid détestée.
Coque vide et ventre plein
Jeûne et regain
S’afficheront demain.