Le poète
La pluie raconte l’émoi du ciel et moi je bruine à l’unisson.
En promenade sur l’amer, Je bois la mer pour mettre à sec l’horizon
Je te cherche au bout du vide et du néant
Au bout de la vie et de l’obscur.
Où donc rêvent les poètes quand ils s’endorment ?
Je voudrais pour eux la plus belle part du gâteau
La chaleur et la paix d’un repos bien mérité
Et un bouquet de flammes, gardien de leurs belles âmes
J’aimerais qu’ils aient une place à part,
Au bord de la lune contre son ventre rond
La plume encore plantée dans l’encre de la nuit
Les mots vers l’immensité encore brandis.
Pour les remercier de nous avoir offert
L’inaccessible, l’infini et indicible
D’avoir changé les cailloux en joyaux
Et le monde en possible.
Demain peut-être sera serein
Les haies foisonnantes d’oiseaux
Les enfants musarderont au vent
Et de leurs incantations jaillira le renouveau.
Demain peut-être se rallumera la vie
En habit inattendu de cérémonie.
Mais au printemps manquera une aile
Un pétale, un mot, une clé de sol, une corolle
Un poète.
Marie Hélène